lundi 2 juillet 2012

Jean-Claude Mourlevat - La rivière à l'envers : Hannah

Ce livre n'est pas tout à fait la suite du premier tome. Cette fois, la quête de la rivière à l'envers est racontée du point de vue d'Hannah. Elle raconte ses aventures à Tomek. Comment elle a quitté sa famille adoptive pour ramener une goutte de l'eau de la rivière Qjar à sa petite passerine. Si son oiseau est si précieux pour elle, c'est parce que son père avait l'habitude de l'emmener tous les ans au marché aux oiseaux et de la laisser choisir celui qu'elle voulait, quel que soit son prix. Le dernier fut la petite passerine, qui coûtait si cher que son père vendit tous ses biens pour pouvoir la lui offrir. Et cet oiseau est précieux car il s'agit (selon le marchand) d'une princesse à qui l'on aurait jeté un sort mille ans auparavant.


Etant sensible à la plume de l'auteur, j'ai apprécié cette lecture, mais un peu moins que le premier tome. J'aurais aimé en savoir plus, que le livre aille un peu plus loin que le récit de Tomek, qu'il nous en livre davantage sur les deux héros. Ou qu'il fouille un peu plus la psychologie d'Hannah. Et puis le fait qu'elle s'adresse personnellement à Tomek, ça m'a un peu agacée. Je préférais le narrateur omniscient.
Cela n'en reste pas moins une lecture agréable car j'ai aimé l'histoire de Iorim, la marche dans le désert avec les Silencieux et la princesse Alizée. Mais je suis un peu restée sur ma faim.

Alors mon père, qui était devenu fou le jour de ma naissance, je te l'ai déjà dit, Tomek, fou de bonheur, mon père est devenu fou une seconde fois. Il a seulement demandé au marchand de garder l'oiseau, qu'il lui faudrait quelque temps pour rassembler l'argent. En une semaine, il a vendu tous ses biens : ses maisons, ses troupeaux, ses terres, ses meubles, ses vêtements, ceux de mes frères et ceux de ma mère, il a vendu jusqu'à nos draps… Puis, comme ce n'était pas suffisant, il a emprunté à des usuriers. Et nous avons acheté l'oiseau. Ma mère n'a pas pu supporter cela, elle est partie avec mes frères, emportant avec elle le peu qui restait. Elle a seulement laissé la passerine. Mon père et moi nous sommes installés dans une pauvre cabane. Il s'est loué comme homme-cheval et pendant trois ans il a tiré les voitures à bras dans les rues de notre ville qui sont très en pente. Un matin, il ne s'est pas levé. Il était mort, d'épuisement. Je n'avais que neuf ans. Ce matin-là s'est achevé mon enfance.



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