mardi 10 juillet 2012

Albert Espinosa - Tout ce que nous aurions pu être toi et moi si nous n'étions pas toi et moi

L'histoire a lieu dans le futur. Marcos a perdu sa mère et songe à renoncer définitivement au sommeil. Il existe en effet une pilule qui vous permet de passer le reste de votre existence sans jamais plus dormir. Mais Marcos est très attaché à ses rêves et à son oreiller (du coup, c'est un peu bizarre qu'il veuille cesser de dormir mais passons...). Aux infos, il apprend que les autorités ont intercepté un extraterrestre. La nouvelle fait très vite le buzz mais il n'existe encore aucune image du mystérieux étranger. Marcos est contacté par son chef ; on le sollicite pour entrer en contact avec l'extraterrestre parce que notre héros possède un don : rien qu'en voyant une personne, il perçoit son souvenir le plus agréable ainsi que son souvenir le plus mauvais.

J'avoue que c'est surtout le titre qui m'a donné envie de lire ce livre. J'ai plutôt accroché au résumé, et la quatrième de couverture annonçait "Un Stephen King qui ne fait pas peur allié à l'art du conteur d'un Murakami". N'ayant pas encore lu Murakami, je suis tout de même une fan pure et dure de Stephen King. Mais je cherche encore ce qui justifie ce rapprochement. Je suis assez mitigée à propos de cette lecture. J'ai trouvé l'intrigue sympa mais sans plus. Le livre se lit vite et facilement, mais le problème, c'est qu'on n'en garde pas grand chose. Et je ne parle pas de la chute que j'ai trouvée tordue et tirée par les cheveux. En fait, il y a plusieurs idées sympas dans ce roman : le héros est plutôt sympathique, un monde du futur qui nous rappelle un peu le nôtre, la rencontre (amoureuse ?) avec une jeune fille qui attire l'attention de Marco au premier regard et un mystérieux étranger. Tout cela met l'eau à la bouche mais ensuite, l'auteur exécute une pirouette qui mélange science-fiction et bons sentiments et je suis vraiment restée sur ma faim. Finalement, ce que j'ai préféré, c'est la relation entre Marcos et sa mère, de loin l'élément le plus touchant et le plus fouillé du roman. Le reste se résume à un divertissement efficace mais à l'intrigue rafistolée tant bien que mal pour tenir (difficilement) la route d'un point de vue narratif. Nul Stephen King à l'horizon ; quant à Murakami, j'espère qu'il me réserve de meilleures surprises.

Le fait est qu'il faut des années pour s'approprier un oreiller, des centaines de nuit de sommeil pour lui donner cette forme à nulle autre pareille, qui nous entraîne vers le sommeil. A la longue on apprend à plier notre oreiller pour que notre sommeil touche à la perfection, à le tourner de façon à ce que la température ne dépasse pas celle qui nous plaît. On reconnaît même son odeur après une bonne nuit de sommeil. Si seulement nous pouvions en savoir aussi long sur les gens que nous aimons et qui dorment à nos côtés.


2 commentaires:

  1. Ah, j'ai été accroché par la couverture - l'oreiller donne envie de se plonger là-dedans. Mais effectivement, j'ai eu un problème avec l'idée d'un "Stephen King qui ne fait pas peur"... A noter que j'ai passé tout le week-end avec un écrivain qu'on surnomme "le Stephen King suisse"; c'est Laurent Coos, et là, ça n'a rien d'onirique!

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    1. Je note la référence du "Stephen King suisse" alors car ça peut m'intéresser. Merci !

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