mardi 19 juin 2012

Katharina Hagena - Le goût des pépins de pomme

Iris a hérité de la maison de sa grand-mère, Bertha, à la mort de celle-ci. Elle ne sait pas encore si elle va la vendre mais pour régler la succession, elle revient à Bootshaven où s'entassent ses souvenirs. Dans cette grande maison, elle se remémore le passé : ses grands-parents, sa mère, ses tantes, ses cousines et cherche à comprendre certains événements enfouis qui refont surface.


C'est un récit assez particulier parce qu'il ne s'y passe à peu près rien. Que cela ne sonne pas comme un reproche, cela m'a fait un peu penser aux films de Sofia Coppola (même si je ne suis pas particulièrement fan de ce qu'elle fait). C'est un livre sur le rapport au passé, qui avance lentement et par circonvolutions. Il s'attache davantage à créer une atmosphère qu'à véritablement instaurer un suspense. Mais la lenteur de sa progression fait qu'on a tout de même envie d'éclaircir les mystères qui planent sur certains personnages. Je me suis sentie bien pendant cette lecture mais j'ai tout de même eu le sentiment de rester un peu en dehors. J'ai suspendu ma lecture pendant deux mois sans éprouver le besoin particulier de me replonger dans le livre ; j'ai aussi eu un mal fou à identifier les différents personnages par leur prénom. C'était comme une douce mélodie, agréable à écouter, mais dont je pouvais aussi tout à fait me passer. Un charme étrange et assez éphémère finalement. Mais tout de même une lecture empreinte de jolies réflexions.

A partir d’une certaine quantité de souvenirs, chacun devait finir par en être saturé. L’oubli n’était donc lui-même qu’une forme de souvenir. Si l’on n’oubliait rien, on ne pourrait pas non plus se souvenir de quoi que ce soit. Les souvenirs sont des îles qui flottent dans l’océan de l’oubli. Il y a dans cet océan des courants, des remous, des profondeurs insondables. Il en émerge parfois des bancs de sable qui s’agrègent autour des îles, parfois quelque chose disparaît. Le cerveau a ses marées. Chez Bertha, les îles avaient été submergées par un raz-de –marée. Sa vie gisait-elle au fond de l’océan ?

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